


Dans l’univers de la conception numérique, chaque mission menée est une aventure jalonnée de défis techniques, humains et organisationnels, où collaboration et résilience jouent un rôle clé dans la réussite des projets.
J’ai débuté ma mission dans une structure liée au sport professionnel, bien installée dans le paysage mais avec une culture design encore balbutiante.
Le design n’était pas perçu comme une priorité par le management. Ce sont les équipes techniques elles-mêmes – développeurs•euses et product owners – qui ont milité pour l’intégration d’un•e designer. Mais convaincre la direction de l’importance de l’UX et du rôle de designers en général s’est avéré être une tâche complexe. Pour une personne qui – comme moi – souffre de ce qu’on pourrait qualifier de syndrome de l’imposteur, ce genre de contexte peut être intimidant : intégrer une organisation où notre rôle est peu valorisé nécessite non seulement des compétences techniques, mais aussi une capacité à naviguer dans un environnement sceptique et donc savoir convaincre.
Je me suis retrouvée face à des outils anciens et des utilisateurs et utilisatrices (B2E) ayant accumulé des frustrations pendant des années.
L’un des premiers défis a été de leur redonner confiance.
Je me souviens particulièrement d’une collaboratrice sceptique qui travaillait avec ces outils pendant 16 ans et avait vu passer plusieurs projets avortés. Elle nous voyait comme une énième équipe venue promettre des changements qui ne se concrétiseraient pas. Ayant choisi une approche axée sur l’écoute et la collaboration, nous avons persévéré afin qu’au fil des échanges, la production de résultats et d’éléments concrets nous permettent de convaincre du bien-fondé de notre démarche.
Initialement recrutée pour une courte mission de design thinking centrée sur un nouveau produit, j’ai rapidement élargi mon périmètre. J’ai endossé un rôle de product designer : ma mission ne s’est plus seulement cantonnée à une phase de discovery plutôt macro, mais s’étend désormais jusqu’à la conception des interfaces finales des produits, tout en m’incluant dans les processus de développement au jour le jour.
Ma position est également devenue transverse, me rendant garante de la cohérence entre plusieurs produits appartenant à un même écosystème, et j’ai pu être à l’initiative de la mise en place de premières briques dans l’optique d’aller vers d’un design system.
Quand je suis arrivée, il n’y avait presque rien : des maquettes datant de 2018 et quelques composants figés. Nous avons commencé à structurer un système réutilisable, à créer des composants cohérents pour garantir une uniformité et pouvant être mutualisés entre les différents produits. Cette démarche a été très stimulante et enrichissante. Elle a permis non seulement d’améliorer l’expérience utilisateur, mais aussi de faciliter la collaboration design/développement.
Toute mission comporte son lot de défis. J’ai dû faire face à des résistances organisationnelles, à des contraintes budgétaires et à la complexité technique des outils sur lesquels je travaille. L’un des obstacles les plus marquants a été de convaincre les parties prenantes de certains choix de design ou de l’intérêt des initiatives proposées. Je devais souvent défendre mes idées face à des personnalités fortes. Cela m’a poussé à mieux structurer mes arguments et à apprendre à prendre confiance en mes choix.
Un moment marquant a été la première présentation de maquettes à l’utilisatrice sceptique mentionnée plus tôt. Après des mois de collaboration et d’ajustements, le travail prenait enfin forme. Quand elle a vu les maquettes, elle était ravie. À ce moment, le fruit de notre travail a pris une dimension concrète à ses yeux et lui a permis de mesurer la valeur de nos échanges.
Ce type de retour positif est une récompense précieuse pour tout designer. Cela illustre comment un processus bien conduit peut transformer non seulement un produit, mais aussi la perception des utilisatrices et utilisateurs envers le design.
Au fil des deux années passées sur cette mission, j’ai développé diverses compétences :
L’aide et la motivation qui m’a été la plus précieuse, c’est le soutien des équipes de développement et des product owners. Nous avons travaillé ensemble, partagé nos visions et trouvé des solutions communes.
Je tire plusieurs enseignements de cette expérience :
Ce cas, comme tant d’autres, montre que le design va bien au-delà des interfaces : il s’agit de comprendre les besoins, de collaborer étroitement avec les parties prenantes et de surmonter les obstacles avec résilience.
Dans un environnement en constante évolution, les process de design permettent d’incarner une transformation positive pour leurs utilisateurs et les utilisatrices : allier stratégie, créativité et humanité pour construire des expériences efficaces et pertinentes.
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