Les 6 règles pour faciliter un atelier avec succès
Faciliter une atelier ne s’improvise pas. Cet exercice est soumis à des règles, demande des techniques et exige de la part du facilitateur une prise de risque certaine. C’est dans la série Drôle, diffusée sur Netflix, que j’ai retrouvé des situations vécues lors de l’animation d’atelier.
Côté scène, des comédiennes et des comédiens se lancent face à un public plus ou moins acquis, plus ou moins habitués au stand-up. Vannes, punchlines et rires.
Côté coulisses, stress, réécriture, solidarité. Nous découvrons au fur et à mesure, qu’être extraverti ou introverti n’est pas la question. La réussite réside dans l’incarnation et la maîtrise de certaines techniques : la posture, le rythme, les attentes du public ou encore la maitrise de l’improvisation.
J’y ai retrouvé des instannés d’un atelier : les bides éclatants, l’improvisation face aux réactions du groupe, les doutes qui traversent le facilitateur durant l’exercice et aussi les règles.
Nezir, un des personnages principaux de la série illustre parfaitement ce constat. Il est introverti et pourtant ces répliques font mouches car elles sont issues d’un long travail de préparation, d’une incarnation (il fait avec ce qu’il est) et une maitrise de la technique du rire.
Car sans règles, pas de succès possible. Aussi, à la suite du 4C Framework, toujours inspiré par AJ&Smart, mes échecs et réussites, je m’appuie sur 6 règles pour mieux faciliter mes ateliers. Dans cet article, je vous partage les deux premières…
Règle n°1 : « Don’t be the hero, be the guide »
Notre rôle est de faciliter l’atelier afin d’accompagner un groupe à trouver des solutions à un problème identifié. Nous ne sommes pas là pour guider. Pour y arriver, trois techniques fonctionnent très bien :
Ne donnez pas de conseils aux participants lors de vos ateliers
Dans la série Billions, Chuck Rhoades fonctionne toujours par analogie pour faire avancer la réflexion de ses partenaires. Déplacer l’attention du groupe dans un autre contexte aide les participants à se projeter et à prendre le recul nécessaire sur leur situation actuelle.
Ainsi en partageant succinctement, une scène de film, une expérience ou toute autre référence qui peut faire écho à la situation de votre groupe, peut les aider à trouver leur solution.
Inutile de ramener à vos expériences personnelles, vous n’êtes pas le héros ! Vous êtes là pour garantir des conditions nécessaires à la collaboration et l’intelligence collective.
Poser des questions & synthétiser ce qui a été dit durant l’atelier
Tel l’analyste de En thérapie, ne prenez pas position. Amenez par des questions, des reformulations, votre groupe à se questionner et donc approfondir sa réflexion. En reformulant leurs réponses, vous accélérez la convergence du groupe vers une vision commune.
Mettre en avant les contributions des participants
Au même titre que votre app de sport préférée vous encourage dans votre progression lors de vos séances de fitness, valorisez la prise de parole et de proposition individuel. Faciliter un atelier, c’est un aussi être le coach au bord du terrain ou du ring qui encourage, motive et valorise.
Vous encouragez ainsi la dynamique de co-conception. Il faut autoriser les personnes introverties à prendre une part active dans leur atelier.
Règle n°2 : Gérer l’énergie de votre groupe
L’écoute et la créativité ne sont pas des ressources illimitées. Il faut donc en prendre grand soin et leur permettre de se renouveler.
Sur une journée d’atelier, vous ne pourrez avoir que 3 heures à forte intensité. Il faut donc concevoir un programme d’exercices qui prend en compte cette limite.
Être généreux et bienveillant avec son agenda d’atelier
Il vaut toujours mieux prévoir moins d’exercices et plus de temps pour les réaliser ! Si cela paraît évident, c’est un travail d’épure difficile à réaliser.
Pour y arriver, voici quelques principes :
1/ Vérifier les disponibilités des participants en amont
Au-delà des disponibilités des agendas partagés sur Outlook ou Gmail, je recommande de vérifier si les horaires sont compatibles avec la charge de travail et les contraintes des participants : transport, enfants, etc.
2/ Partager l’agenda en début d’atelier
Connaître le programme permet de réduire le stress. Comme en course à pied, savoir que le prochain point de passage est dans 15 minutes permet de garder le focus sur l’activité en cours. La facilitation d’atelier est un sport d’endurance !
3/ Rester flexible du début à la fin de l’atelier
Les imprévus arrivent et ils sont nombreux. Si vous sentez que votre groupe perd de l’attention, que les tensions montent, alors n’hésitez pas à proposer une pause café, de prendre l’air. Mieux vaut couper quelques minutes et revenir l’esprit frais, que de rester fixé sur l’objectif quoiqu’il en coûte. L’humain prime sur les process.
Avant de faciliter un atelier et avant le prochain article, appliquez dores et déjà ces deux règles : « vous êtes au centre pour mieux accompagner votre groupe » et « adaptez le cadre à vos participants ».
Dans les deux prochains articles, je vous partagerai comment mieux gérer vos entrées et sorties d’atelier et comment recueillir et fixer les attentes de vos participants.
PS : si vous aimez la série Drôle et la UI, je vous recommande la vidéo de Docteur Design qui mène une analyse pleine d’humour et de pertinence sur ces deux sujets !